Claude Carlier, dit l’abbé Carlier, prieur d’Andresy, fut le prévôt royal de la châtellerie de Verberie. Historien reconnu et agronome français, il est né le 7 septembre 1725 à Verberie.
Claude Carlier est le fils de Françoise Constance Bailly et de François-Paul Carlier, audiencier en la maîtrise des Eaux-et-Forêts, prévôt royal de la châtellenie de Verberie et de Béthisy. C’est de cette charge de prévôt royal qu’il héritera de même que celle de lieutenant particulier du Duché de Valois associée depuis 1577.
Cet héritage n’est pas sans avoir eu une influence sur les recherches historiques qu’entreprendra Claude Carlier, et qui lui inspira en 1764 une Histoire du Duché de Valois. Son titre d’abbé lui venait de son diplôme de bachelier en théologie obtenu en 1750 et de son ordonnancement de diacre le 23 février 1753 où il fut nommé prieur commendataire de Notre-Dame d’Andresy, à Saint-Hilaire-les-Andrésis dans le diocèse de Sens.
Verberie à cette époque ne comptait environ que 900 habitants. Alors que ses cousins sont pour la plupart artisans (cordonnier, serrurier, marchands filassiers (1).), d’où peut être son intérêt sur le développement des races ovines nationales. Claude Carlier est un notable reconnu à Verberie.
Vers 1757, il est sous-maître au Collège Mazarin, où il demeure. Le 16 juillet 1759, l’abbé janséniste Jean Lebeuf, son ami, le désigne comme exécuteur testamentaire. Il lui demande également de préparer une deuxième édition, munie de tables et corrigée de son Histoire du diocèse de Paris. L’abbé Carlier y avait déjà participé en rédigeant la conclusion du tome XV. Pour l’en remercier, il lui fit offrir après son décès l’ensemble des volumes des mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. L’abbé Lebeuf décédera effectivement l’année suivante, mais l’abbé Carlier ne publiera jamais cette seconde édition.
L’abbé Carlier est également l’éditeur du Journal du Voyage fait au cap de Bonne-Espérance par l’abbé de la Caille et d’un Discours sur la vie de ce dernier, qui fut son collègue au Collège Mazarin.
Il fut sans doute l’un des auteurs les plus primés du XVIIIe s. Au total, ses écrits remportèrent quatre fois le prix de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, deux fois celui de l’Académie de Soissons (sur un point d’histoire de cette ville), et trois fois de l’Académie d’Amiens.
Le 19 juillet 1765, Carlier présente au roi Louis XV son Histoire du Duché de Valois, dans lequel on trouve de précieux renseignements sur l’histoire de Verberie, livre qu’il avait dédié au duc d’Orléans, héritier de ce duché. Il y fait volontiers usage des découvertes archéologiques, tout autant que des archives, avec une certaine prudence dans l’interprétation.
L’abbé Carlier a également contribué au journal de physique, au journal des savants et au Journal de Verdun.
Fin connaisseur de l’élevage ovin, Claude Carlier rédigea une série de mémoires sur ce sujet. Tout d’abord emballé sur les possibilités d’acclimatation des moutons anglais, espagnols ou flamands dans les terroirs français, il devint progressivement sceptique quant aux chances de réussite. Il préféra prôner l’amélioration des races locales existantes.
En 1754, il fut de nouveau récompensé par l’Académie d’Amiens pour son Mémoire sur les laines, publié sous le nom de M. de Blancheville lequel marqua le point de départ de sa réputation d’agronome. Cet ouvrage connut deux éditions revues et corrigées, publiées à Paris en 1755 et 1762. Puis, dans la même lignée, il publia des Considérations sur les moyens de rétablir en France les bonnes espèces de bêtes à laine.
Il écrivit en 1762, à la demande du Contrôleur général des finances Bertin, un mémoire sur les différentes variétés de moutons du royaume. Pour le rédiger, il envoya un questionnaire aux intendants et aux sociétés d’agriculture, et reçut plus de trois cents réponses. Il visita également plusieurs provinces pour connaître la diversité de l’élevage ovin. Les résultats de cette vaste enquête furent publiées en 1770 dans les deux volumes du Traité des bêtes à laine, qui constitue donc une source essentielle pour la connaissance des racines ovines régionales sous l’ancien régime, avant la généralisation du mérinos.
Claude Carlier et décédé le 25 avril 1787 (à 61 ans) à Verberie.
Parmi les écrits de l’abbé Carlier qui concernent Verberie figurent :
Examen des eaux minérales de Verberie par l’abbé C. Carlier et J.-F. Demachy (consultable à la bibliothèque Villon de Rouen)
Histoire du Duché de Valois ornée de cartes et de gravures
(1) Ouvrier broyant les tiges de lins pour en séparer l’écorce et les transformer en filasse.