Son célèbre salon

Juliette Adam

Née le 4 octobre 1836 à Verberie, fille d’un médecin de province, le docteur Jean-Louis Lambert, Juliette Adam, éclatante de beauté et d’ambition, épouse en premières noces l’avocat Alexis La Messine qui la laisse veuve en 1866, à ses trente ans.

 En 1867, elle convole en juste noces avec Edmond Adam, avocat de son état, député de la gauche républicaine, fidèle conseiller de Thiers, fondateur du Crédit Foncier, préfet de police en 1870 et enfin, sénateur inamovible.

Juliette Adam
Juliette Adam

En 1852, elle avait publié « Idées anti proudhoniennes sur l’amour, la femme et le mariage« , virulente défense de George Sand et de Marie d’Agoult. On lui doit également des titres comme « Laide » et « Païenne« . Et nous n’aurons garde d’oublier ses très intéressants recueils de souvenirs comme « Mes Premières Armes Littéraires et Politiques » en 1904 et « Mes Sentiments et Nos Idées Avant 1870« , sorti l’année suivante. Par la plume et par la parole, (cinquante ouvrages : romans, mémoires, reportages et réflexions politiques, des centaines d’articles), Juliette Adam défend une certaine idée de la France.

Issue de la bourgeoisie du XIXe siècle , Juliette Adam tiendra de longues années un salon littéraire créé en 1871 au 23 boulevard Poissonnière à Paris puis à partir de 1887 au 190 boulevard Malherbes, en pleine IIIè république, salon fréquenté par des écrivains et des hommes politiques de premier plan. Passionnée de politique, son salon, fréquenté entre autres par Léon Gambetta, était un foyer actif d’opposition à Napoléon III et devint rapidement l’un des cercles républicains les plus connus.

Parmi les personnages célèbres qui le fréquentent, on peut citer Adolphe Thiers, Émile de Marcère, Charles de Freycinet, Eugène Pelletan, Gabriel Hanotaux, Edmond About, Louis Blanc, Alphonse Daudet, l’astronome et spirite Camille Flammarion, Georges Clemenceau, l’éditeur Jules Hetzel, le poète Sully Prudhomme, Émile de Girardin, Gustave Flaubert, Louis de Ronchaud, Gaston Paris, Victor Hugo, Guy de Maupassant, Ivan Tourguéniev, Aurélien Scholl ou le Grec Dimítrios Vikélas.

Grâce à ses rôles d’hôtesse de salon et de directrice de revue, et avec ses combats épiques pour la République et pour la Patrie, Juliette Adam a joué un rôle important dans la vie politique française de la seconde moitié du XIXe siècle. Elle a notamment contribué à la fabrication d’une nouvelle classe dirigeante et conditionné l’adoption de certains choix de politique étrangère.

Juliette Adam, malgré les contraintes et les limitations qu’elle subissait en tant que femme à l’époque, réussit à influer à sa façon, le déroulement des affaires publiques. A de nombreuses reprises, Juliette Adam mit sa notoriété au service de la cause des femmes.

Elle se veut l’incarnation de « la Grande Française », avec pour objectif de rendre à la France diminuée son rang en Europe. Elle ira jusqu’à prôner une alliance avec la Russie.

Lorsque sonne le glas du Second Empire, c’est parmi les familiers de son cercle que se recrutent les hommes de gouvernement.

Juliette Adam s’éloigne de Gambetta lorsqu’il accède à la Présidence de la Chambre et dédie alors tout son temps à la littérature.

En 1879, elle fonde « La Nouvelle Revue », qu’elle animera vingt ans durant et où elle donnera leur chance aux premiers romans de Paul Bourget et au « Calvaire » d’Octave Mirbeau. Parmi ses poulains, on compte encore Pierre Loti, Dumas Fils et Léon Daudet.

Conduite par une santé prétendument chancelante, qui ne l’empêchera pas de vivre presque centenaire, elle découvre Golfe-Juan où elle achète en 1858 un terrain pour y construire une villa nommée « Les Bruyères », lançant la vogue de cette station balnéaire. Elle se convertit au catholicisme en 1905.

Elle meurt à Callian, dans le Var, le 23 août 1936, frôlant de peu le siècle d’existence. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (54e division).

Le conseil municipal du 14 septembre 1936 décida, pour les 100 ans de sa naissance de donner son nom à une rue de Verberie, soit l’ancienne rue de Compiègne, où elle née. (source : AD BEAUVAIS, registre des délibérations de conseils municipaux réf EDT 104/1 D 13 page 496)

Sources : Wikipedia, Google

 

 Son oeuvre

  • Juliette La Messine, Idées antiproudhoniennes sur l’amour, la femme et le mariage, A. Taride, 185810.
  • Juliette Lamber (Mme Edmond Adam), Le Siège de Paris : Journal d’une Parisienne, Michel Lévy, 1873 (devenu le tome IV des Souvenirs).
  • Juliette Lamber, Laide, Calmann-Lévy et Librairie Nouvelle, 1878.
  • Juliette Lamber, Grecque, Calmann-Lévy, 1879.
  • Juliette Lamber (Mme Adam), Païenne, P. Ollendorff, 1883.
  • Madame Juliette Adam (Juliette Lamber), Mes souvenirs, 7 vol., A. Lemerre, 1902-1910 :
  • I. Le Roman de mon enfance et de ma jeunesse, 1902 ;
  • II. Mes premières armes littéraires et politiques (1855-1864), 1904 ;
  • III. Mes sentiments et nos idées avant 1870 (1865-1870), 1905 ;
  • IV. Mes illusions et nos souffrances pendant le siège de Paris, 1906 ;
  • V. Mes angoisses et nos luttes (1871-1873), 1907 ;
  • VI. Nos amitiés politiques avant l’abandon de la Revanche (1873-1877), 1908 ;
  • VII. Après l’abandon de la Revanche (1877-1880), 1910.
  • Adam (Juliette) Impressions françaises en Russie, Paris, Hachette, 1912
  • Mme Adam (Juliette Lamber), Chrétienne, Plon, 1913.
  • Mme Juliette Adam (Juliette Lamber), L’Angleterre en Égypte, Imprimerie du Centre, 1922

 

Les photos et documents sur Juliette Adam