En 1774, sous le règne de Louis XVI, Monseigneur l’Intendant de Paris, ordonna à la commune de Verberie de construire une fontaine publique au centre du village (actuellement à la place du feu rouge à coté du notaire).
La construction de cette fontaine fut adjugée au Sieur Jean Baptiste FERCOT meunier à SAINTINES, qui pour n’avoir pas rempli ni exécuté les obligations conformes à son adjudication, fut obligé de la reconstruire une seconde fois presque en entier.
Malgré cette reconstruction, les pierres du bassin qui alors paraissaient bonnes à cet emploi, se trouvèrent par le mauvais choix, être des plus défectueuses.
L’eau provenait de la source d’une fontaine dite de l’Ormeau (à cause d’un vieil orme qui lui faisait face à l’entrée du chemin de la rue du haut court) située dans une terre du domaine de Cappy au pied de la montagne prés de la grande route. C’était autrefois cette source qui alimentait presque tous les habitants du pays de sa bonne eau, qu’ils allaient puiser à cet endroit, avant l’établissement de cette fontaine.
Cette même eau prenait son cours dans des tuyaux de plomb jusqu’au bassin, sur la place de Verberie. Traversant les jardins jusqu’à son entrée dans la rue de Paris au mur séparatif du jardin de M.GORJY, traversait le pavé et venait joindre la maison de Madame BEAUSNÉ. Puis longeant les accotements des maisons et du pavé de la route arrivait à la fontaine sur la place.
Il y avait plusieurs regards dans les jardins, un au coin de la caserne des gendarmes dans la rue, et un au pied de la fontaine. La décharge de l’eau s’écoulait dans des tuyaux de grés jusqu’au ru de l’aigle, et de là jusqu’à l’entrée du jardin de M.LEROY maire de Verberie, dans des tuyaux de plomb.
Ces tuyaux étaient toujours très engorgés vu leurs calibres trop petits ce qui causaient un reflux par-dessus les bords du bassin, qui dans le temps des gelées, rendait le passage impraticable dans la rue et sur la grande route où elle se répandait.
Le bassin était de forme polygonale et en son centre, se trouvait un obélisque. Sur le pied de l’obélisque, au dessus du polygone face au midi, une inscription » Du règne de Louis seize, l’an 1774, je fus construite des deniers de la commune, par les ordres de Monseigneur l’intendant de Paris, sur le dessein de M.GUILLAUMOT architecte du Roy et de l’intendance, et inspection du Sieur PORTIER, sous le syndicat des Sieurs LESUEUR et BOURDON, son adjoint ».
Au dessus du carré de l’inscription, se trouvaient sculptées dans la pierre de cet obélisque, les armes du DUC d’Orléans Seigneur du Duché de Valois, à l’extrémité supérieure de cette pierre pyramidale se trouvait aussi, une double fleur de lys en pierre découpée.
Mais sous la révolution, cette fontaine eut à souffrir de quelques destructions, le carré de l’inscription, ainsi que les armoiries du DUC d’Orléans furent effacées, les doubles fleurs de lys remplacées par un vulgaire globe en plomb.
Cette nudité jointe à la défectuosité du bassin de cette fontaine ne présentait plus à la vue, rien de marquant qu’un grand cercle de pierres désunies, fendues et prêtes à se désassembler.
Après la révolution, la commune de Verberie décida de restaurer cette fontaine et de rétablir les embellissements dégradés ainsi que l’alimentation en eau, Le bassin fut reconstruit à neuf en pierres dures et posé au mois de mai 1829.
On ignore à quelle époque et pour quelle raison, cette fontaine a disparu du paysage de Verberie. Peut être que le modernisme a eu le dessus et qu’elle n’avait plus raison d’être, seules les archives communales détiennent le secret.
NB : un quatrain fut écrit sur la fontaine.
Quatrain sur l’existence de la fontaine de Verberie
Des magistrats du lieu je tiens mon existence
Me plaçant au milieu des habitants joyeux
J’alimente chacun de ma fluide essence
Et suis de tous secours le plus avantageux
Source : Bourson Jeannine
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