Salency dans l’Oise doit sa célébrité à la fête de la Rosière. A la fin du Vème siècle, Saint Médard, natif de ce village et évêque de Noyon et de Tournay sous le règne de Clotaire 1er, créa cette fête.
Elle consistait à remettre une couronne de roses (d’où le nom) à la jeune fille dont la vertu, la piété, la modestie et la conduite irréprochable avaient marqué le village.
La première Rosière fut Sainte Médrine, la propre sœur de saint Médard. La tradition s’est perpétuée tous les 8 juin (ou aux environs de la Pentecôte) jusqu’à nos jours dans plusieurs villages.
Le dimanche qui précédait la cérémonie de la fête, tous les habitants, assemblés en présence de la justice du lieu, choisissaient trois filles parmi celles de la paroisse, puis priaient le seigneur de Salency de désigner l’une d’entre elles.
Le 8 juin, jour de la fête de la Saint Médard, la fille « préférée » qu’on nommait la Rosière se rendait à l’église accompagnée de douze filles de la paroisse vêtues de blanc comme elle. Le cortège était précédé de tambours et musique.
Une messe solennelle était ensuite célébrée en l’honneur de Saint Médard. La Rosière y présentait le pain bénit et recevait la communion du prêtre officiant. La messe terminée, le clergé et la Rosière se rendaient en procession dans une chapelle située sur la place du village où se trouvait jadis le berceau de Saint Médard. Le prêtre, avant de prononcer un discours de circonstance, bénissait la couronne de roses et un anneau d’argent que la Rosière recevait à genoux.
A la fin des cérémonies religieuses, les vassaux du fief lui présentaient une collation et lui offraient des cadeaux. Un cortège la reconduisait ensuite à la maison paternelle où ses parents, au comble du bonheur, offraient une légère collation.
Petite anecdote :
Louis XIII, en 1640 décida d’assister à la touchante cérémonie de Salency, malheureusement une indisposition empêcha finalement son déplacement. Il fit porter à la Rosière une bague d’un très grand prix ainsi que son cordon bleu en lui permettant de le porter le jour des grandes cérémonies. En souvenir de cette événement, la Rosière et ses compagnes sont depuis cette époque parées de larges rubans bleus qu’elles portent en sautoir.
A VERBERIE :
Mlle Louise FONTAINE institutrice pendant plus de vingt cinq années à Verberie décida d’instituer cette fête dans la commune. Le 17 mars 1909, elle légua à la ville une rente de 300 Frs afin de récompenser une jeune fille méritante du pays dont l’âge serait compris entre vingt et vingt cinq ans. Les conditions fixées par la donataire imposaient que La Rosière soit élue par un comité électoral composé du maire, du curé, des instituteurs laïques et libres et de quelques jeunes filles de la ville remplissant certaines conditions.
Le 10 août 1911 : première Rosière de Verberie.
Le prix fut attribué à Mlle Paulette FLAMANT une ouvrière chapelière de vingt deux ans native de Verberie dont le dévouement aux siens était une chose connue de tous. La Rosière, selon le cérémonial usuel, a été conduite à la mairie à seize heures. Le maire, M. de MAINDREVILLE, présidait la cérémonie et a prononcé une allocution des plus applaudies avant de remettre à Mlle FLAMANT les 450 Frs qui constituaient son prix. Elle a ensuite été ramenée chez elle escortée de quarante cinq jeunes filles de la ville, du personnel des écoles, des pompiers et de la musique.*
Le 25 aout 1912 :
La petite ville de Verberie était en fête, toutes les sociétés locales prêtaient leurs concours à la cérémonie du couronnement de la Rosière élue par ses compagnes pour bénéficier du legs fondé par Mlle FONTAINE.
Cette année là, le choix s’était porté sur une autre ouvrière chapelière de vingt deux ans : Mlle Eugénie ROGER. Le maire M. de MAINDREVILLE, après une allocution où il évoqua le souvenir de la donatrice, remit solennellement à Mlle ROGER les 300 Frs, montant du legs.*
Après cette date du 25 août 1912 on ne retrouve plus de trace de cette fête.
N’y a t-il eu que deux Rosières à Verberie ???….
Seule l’histoire peut nous le dire.
*sources » le petit parisien «