Chimiste et homme politique, Charles Bernard DESORMES est né à DIJON le 3 juin 1777. Il entra à l’école Polytechnique le 15 décembre 1794, date de la fondation de l’école, puis fut avec ses collègues Louis Jacques THENARD et Louis Joseph GAY-LUSSAC, répétiteur et préparateur de chimie dans cette école jusqu’en 1804.
A cette époque il établit à Verberie avec MM. CLEMENT et MONGOLFIER une usine de produits chimiques. Plus tard, il poursuivit seul l’exploitation de l’usine de fabrication d’alun et de couperose*.
Charles Bernard DESORMES et Nicolas CLEMENT reprirent les études de Bernard COURTOIS sur les propriétés d’un nouveau corps » l’iode » et publièrent les résultats de leurs recherches en 1813.
En 1819, avec Nicolas CLEMENT devenu son gendre, ils devinrent les premiers à fixer le rapport des deux chaleurs spécifiques des gaz sous pression constante et volume constant, grâce à l’appareil qui porte leurs noms » c’est l’expérience de CLEMENT -DESORMES « .
Il devint correspondant de l’académie des sciences en 1819.
Maire de Verberie à trois reprises de 1821 à 1826, de 1831 à 1840 et de 1843 à 1852, il entra dans la vie politique après la révolution de 1830, et fut élu conseiller de l’Oise en tant que candidat de l’opposition. Il échoua à trois reprises à la députation le 21 juin 1834, puis le 4 novembre 1837 et enfin le 2 juillet 1842.
Le 8 mai 1835, il fut nommé chevalier de la légion d’honneur et fonda avec M. Donatien MARQUIS » la revue de l’Oise « , un journal d’opposition qui devint plus tard » le progrès de l’Oise ».
En 1845, il se retira de l’industrie et le 23 avril 1848, fut élu représentant de l’Oise à l’assemblée constituante où il siégea parmi les républicains, il y défendit constamment les idées de progrès, de liberté et d’ordre, fit partie du comité de l’administration départementale et communale. Après l’élection du 10 décembre 1848, il combattit la politique de Louis NAPOLEON sans être réélu à l’assemblée législative.
Détesté par le corps ecclésiastique pour ses prises de positions anticléricales, Charles Bernard DESORMES quitta la vie politique pour se retirer dans la maison St Corneille à Verberie dont il était propriétaire et où il mourut le 30 août 1862 à l’âge de 85 ans.
En tant que maire de Verberie, il apporta beaucoup à la commune. Il fonda des écoles communales, ouvrit une salle d’asile, la première qui exista dans le département de l’Oise, fit placer des réverbères dans sa commune. En 1832 à l’aide d’une souscription, il établit une infirmerie où furent soignés les ouvriers, que les travaux du barrage avaient attiré à Verberie, et sur lesquels le choléra faisait des ravages.
Petite anecdote : sur son acte de décès, il est stipulé qu’il était célibataire ! Avec qui a-t-il eu ses deux filles ? Était-il veuf ou divorcé ? (Source AD de l’Oise).
* Couperose : nom donné par les anciens chimistes à différents sulfates métalliques.