Né à Verberie le 30 janvier 1839, Hippolyte Sebert fut un personnage assez cosmopolite. En effet, il joua un rôle important dans la construction de canons, découvrit de nouvelles espèces botaniques, participa à quelques batailles en tant que militaire, fut l’un des acteurs de la réhabilitation du capitaine Alfred Dreyfus et un grand défenseur de l’Espéranto.
De 1858 à 1860, il fait de brillantes études à l’Ecole Polytechnique. A sa sortie, il est muté à Toulon comme officier d’artillerie de marine. il y organise et dirige le laboratoire central de l’artillerie de marine. C’est là qu’il conçoit des appareils de mesure de déformation des canons. Il fait notamment des expériences relatives à la construction des canons rayés. L’étude de la balistique et de la mécanique des canons le passionneront tout au long de sa carrière.
On le retrouve ensuite à Nouméa en Nouvelle Calédonie de 1866 à 1870 à la tête de la direction d’artillerie de marine où il répertorie de nouvelles espèces botaniques auxquelles il attribue son nom dans diverses régions (Prony, Plaine des Lacs et environs) : ILEX SEBERTII PANCHERIA, SEBERTI XANTHOSTEMON, SEBERTII CROSSOSTYLIS, SEBERTI BECCARIELLA, SEBERTII SEBERTIA ACUMINATA.
Il fit don au Musée Antoine Vivenel de Compiègne d’une partie de sa collection anthropologique rapportée de Nouvelle-Calédonie en 1971 (armes, masques et divers objets). Elle comportait entre autres, un masque dit « de deuilleur » néo-calédonien dont le style – relief du visage peu accentué – s’apparente à celui de la côte ouest et centre-sud.
Pendant la guerre de 1870, il participe à la défense de Paris dans la IIe Armée. Devenu aide-de-camp du général Frébault, il participe avec lui à la bataille de Champigny. Il est nommé commandeur de la Légion d’honneur en 1888.
Il est promu au grade de général de brigade en 1890.
Après sa retraite militaire, il devient ingénieur-conseil puis administrateur délégué de la Société des forges et chantiers de la Méditerranée. C’est là que s’affirme sa carrière scientifique. En 1897, il est élu membre de l’Académie des sciences (section de mécanique) succédant à Aimé-Henry Résal. Il anime le Bureau Bibliographique de Paris dès 1898. Cette institution est étroitement liée à l’Institut International de Bibliographie, créé en Belgique dès 1895 par Paul Otlet et Henri La Fontaine. On participe dès lors depuis Paris à l’élaboration du Répertoire bibliographique universel (RBU), un catalogue à ambition exhaustive et internationale, et à l’affinage de la Classification décimale universelle. Le général Sebert a su tirer parti de cette collaboration pour l’émergence de techniques documentaires normées à dimension internationale.
En 1900, il préside l’Association française pour l’avancement des sciences et participe à la création de SupOptique (grande école supérieure d’optique). De 1901 à 1929, il est également président de la Société française de photographie, succédant à Louis-Alphonse Davanne, président d’honneur de 1926 à 1928, succédant à Louis Lumière, président de la Société française de cinématographie et promoteur de la bibliographie décimale.
L‘un des combats d’Hippolyte Sebert fut sa défense de l’Espéranto dont il présida un temps la fédération française. Il a d’ailleurs publié plusieurs ouvrages sur cette langue universelle. Déjà en 1901, il avait présenté à l’Académie des sciences un rapport intitulé « Utilité scientifique d’une langue auxiliaire internationale », dans le but de promouvoir l’espéranto qu’il avait apprise vers 1898.
En 1904, le général Sebert fut l’un des acteurs de la réhabilitation du capitaine Alfred Dreyfus : il préside la commission de quatre généraux chargée d’étudier le fameux « bordereau », et en témoin de la défense, conclut que celui-ci ne peut avoir été rédigé par un officier d’artillerie.
Hippolyte Sebert décède le 23 janvier 1930 à 91 ans, après ce que l’on peut appeler une vie bien remplie..
Sources : wikipedia, techno-science.net, cndp.fr, Jeannine Bourson – Crédits photos : Martine Pinel